12/04/2012

Embarquement pour la Guinée Bissau

De Kolda à Bafata, située dans l'intérieur des terres de la petite Guinée Bissau, 100km et 1 frontière. Plein d'espoir pour 1 voyage rapide et accompagné apriori d'amis sénégalais, je me lève aux aurores… En chemin pour le "garage" (gare routière), j'apprends que je vais devoir y aller par moi-même, souci de leur côté.

J'ai déjà écrit sur ce blog combien les "7 places" peuvent être en mauvais état. Mais ici au sud du Sénégal et pour un petit trajet de 30km, c'est la lie des Peugeot 507, les survivantes des survivantes vaguement retapées qui servent encore.  Parebrisé défoncé (mais que fait le Monsieur Carglass??), portes retenues avec des ficelles, transformation du 7 places en 10 places (le chauffeur, 2 devant, 5 au milieu, 3 derrière et 1 poule), démarrage sur la "piste de décollage"  (en 2x) en étant poussés par les gens autour (tous les véhicules sont partis comme ça), clé qui une fois enlevé du contact ne coupe pas le contact… Ah et chose incroyable, j'ai été placé devant, enfin !! (mais on était 2…)

Ces 30km avalés en 15min 1h15, je franchis aisément la frontière à Salikénié.
Pas de bakchich, fouille légère des sacs, judo bem… Par contre, de l'autre côté, seul un bus de 22 personnes m'attend, aucun 7 places… et nous ne sommes que 7. Je redoute une longue attente et patiente en déjeunant. Surprise, 1h a suffit pour réunir assez de personnes, alors que le trafic est franchement limité ici.
Il reste alors 75km, une affaire de 2h de piste me dis-je… Nous mettrons en réalité 4h, pendant lesquelles j'étais assis sur un banc dans la longueur, sans possibilité de bouger mes jambes. Assez hardcore, mais "heureusement", il y avait des pauses pour les descentes/montées.

Nous étions donc 22 selon la police, et plutôt 30 selon les organisateurs… +2 bébés + la poule et un gars récupéré en dernière minute avec une moto qui nous a rattrapé. Quelques uns sur le toit, d'autres à la porte du coffre, le reste entassé. Plaisir. Ces arrêts multiples (récupération d'une porte, arrêt eau pour bébé, qqn qui descend 30 mètres après le dernier, un tel qui fait des courses… plombent complètement la rapidité des transports. Au final, un trajet qui fait x3 en durée par rapport à l'Europe (si on paye double, c'est à dire un 7 places) ou x4,5 si on prend le bus. Un vrai frein au développement, et ce n'est pas dû qu'à la qualité des routes.

Dernier mystère : mes affaires situées dans le coffre ou avec moi dans les différents véhicules étaient à chaque fois couverts de poussière... Moi aussi par la même occasion, cf cette chemise qui a vécu... 

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