9/25/2012

Morceaux de quotidien brésilien...

Ma version du quotidien des Brésiliens, ce qui m'amuse, ce qui est différent... tout ceci étant très subjectif !

En ce moment, c'est campagne électorale... ce qui veut dire que l'espace auditif, visuel et televisuel est encombré de politique. Encombré, le mot est faible. Les Brésiliens, qui ont l'obligation d'aller voter, doivent en effet subir sur toutes les radios et chaînes TV à heure fixe une litanie de mise en avant personnelles qui effleurent à peine les programmes. Ils préfèrent vendre comme vereador (conseiller qui élit ensuite le Prefeito, équivalent du maire - si j'ai bien compris) le fait qu'il soit médecin, ancien footballeur (qui vient faire le tapin à l'entrée du stade) ou même coiffeur. Avec des affiches très suggestives, les ciseaux étant signe qu'avec lui, ça déconne pas !
Petit bonus, chaque candidat paye un artiste pour composer une chanson plus ou moins réussie et répétée à cors et à cris par tous les moyens (camions, vélos, voitures) dans les villes. Une bande son parfois amusante, surement relou pour les habitants. ça dure près de 2 mois et ça donne pas envie de démocratie !



Pour manger, le classique Pao de Queijo (bouchée au fromage) fait toujours plaisir, combiné à un des très nombreux et très bons jus de fruits (je conseille Ananas Menthe, so fresh) ou de l'açai, sorte de granite un peu plus consistant fait du fruit éponyme venant de l'Amazonie. Anti-tout et énergétique, calorique donc !
Côté bouffe un peu sale, il n'y a pas que le hamburger... Poulet avec de la purée et pané (coxhina), ou saucisse et catupiry (cream cheese local).

Mais pour se faire plaisir, de la très bonne viande en buffet illimité et buffet au kilo : un choix très large de plats, plus ou moins fins (sushis mouais..) avec un prix unique au kilo. Mais pas de pain (encore moins de baguette of course). La plupart des bars et restaurants vous donnent une fiche, remplie au fur et à mesure par les serveurs. A la fin, vous passez à la caisse avec pour récupérer votre bon de sortie. Et ça casque si vous l'avez perdu...

Niveau transports, le bus est roi, en ville ou en intercitadin ! Avec un système de validation original pour l'urbain : le chauffeur est associé à un "cobrador", juché au milieu du bus sur son fauteuil et qui fait payer/vérifie les validations. Il bloque le bus grâce à un tourniquet bien chiant à franchir avec un gros sac à dos... mais cet emploi supplémentaire est bien efficace pour pas perdre trop de temps et surtout pour nous indiquer les arrêts recherchés !


Niveau télécoms, c'est pas mal du tout... la 3G+ vient d'être lancée et le WiFi est vraiment partout, même si protégé la plupart du temps. Enfin, en cherchant un peu, on trouve du gratos en ville ou en se payant un café, ce qui est fort appréciable à l'étranger ! Par ailleurs, j'ai trouvé que le nombre de Brésiliens bien équipés étaient relativement nombreux : un garde avait un Samsung Note par exemple.

Pour s'occuper à part le football (où il n'y a curieusement pas grand monde au stade en dehors des derbys), il y a l'alcool ou l’Église, évangélique de préférence. Elles sont très nombreuses et très bruyantes, ce que j'ai pu largement expérimenter. Dans les meilleures, l’Église "Boule de Neige" à Itacaré, avec un rock chrétien (mal) chanté sous nos fenêtres... Un nom curieux sur un bord de mer tropical... peut être attendent-ils autant la neige que le Christ, avec autant de chances qu'il arrive...
Autre grand moment, auquel j'ai assisté depuis la terrasse de mon hostel à Rio : un rassemblement nocturne sous les Arcs de Lapa, avec des témoignages grandiloquents et hurlements de foule se succédant 2 heures durant. En toile de fond, le Centro de Rio et sa cathédrale (catholique) en forme de temple maya et aux couleurs changeantes comme en discothèque. Ah, et il y avait un orage, tout comme Itacaré (coïncidence?)

Enfin, au niveau logement, je n'ai pas eu la possibilité d'aller faire un tour dans les favelas, n'étant pas très à l'aise avec le concept de "favela tour" et étant conscient que y aller tout seul, c'était vraiment chercher les ennuis... Mais dans les immeubles des riches, la sécurité est assez hallucinante : toujours une double porte avec gardien, et chaque fait et geste doit être annoncé, enregistré et contrôlé. Pesant.
Dans l'immeuble d'Henri à Sao Paulo, ils annonçaient également le changement de toutes les caméras de surveillance, pour changer les positions comme recommandées par telle circulaire.

Je termine par une bonne note : tous les Brésiliens rencontrés ont toujours été de très bonne volonté pour aider, chaque échange se terminant invariablement par un pouce levé, que le sujet ait 5, 20, 40 ou 70 ans ! Et un sourire, évidemment !


Les commentaires sont ouverts pour ajouter des moments de quotidien brésilien ou faire des remarques !

9/24/2012

Une image par pays...

Bien rentré dans ma douce (mais froide) Normandie... pour 15 jours qui me permettront de souffler et de finaliser ma préparation avant le grand saut vers l'Afrique de l'Ouest, et principalement le Sénégal.

Ces aventures seront plutôt traitées sur http://destechnosetdeshommes.tumblr.com/, le blog (vide pour l'instant), du making of du documentaire.
Je mettrais quelques trucs ici quand même, mais plutôt le côté voyages/tourisme (si je suis sage, il n'y en aura pas trop !)

En attendant aussi le post sur Iguaçu, voici ce que retient de chaque pays :

Brésil : le plus dur car pays très varié et immense, où je suis resté le plus longtemps... Je dirais la navigation en canoé au petit matin dans les boucles de rivières au Pantanal. Mais Rio est extraordinaire !
Paraguay : derrière l'Église dans la mission jésuite, grand calme pastoral avec ruines parlantes
Argentine : limité à Buenos Aires, ce serait les rues shopping & cafés du barrio Palermo
Uruguay : le front de mer étonnamment paisible de Colonia

9/15/2012

Faire passer sa gueule de bois en Uruguay...

Après une dernière soirée porteña bien arrosée en compagnie de Hollie & Emma, rencontrées sur la route (à Iguaçu), je me suis éclipsé de bon matin, direction l'Uruguay.
Petite "croisière" en bateau rapide, pour relier Buenos Aires à Colonia del Sacramento en 1h, en partant dans un coin un peu louche, coincé entre le port et sous une autoroute, dans le quartier de la Boca.

L'Uruguay, 60ème Etat dans lequel je mets le pied (60 en 30 ans, j'aurai fini à 90 ans:) n'a pas grand chose non plus à offrir au voyageur... Colonia, Montevideo, Punta del Este, de la campagne à vaches et un patrimoine culturel copié collé de l'Argentine (où l'inverse, vu que selon des Uruguayens, ce sont eux qui ont inventé le tango, boivent plus de maté et ont les meilleures viandes..).

Je commence donc par une ballade dans ce bled semi-colonial et accessoirement patrimoine UNESCO qu'est Colonia del Sacramento.Le cœur du sujet n'est constitué que de quelques cuadras de bâtiments d'époque reconstitué, ce qui est bien assez pour ma condition physique...

Cette ancienne place forte autrefois très disputée entre Portugais et Espagnols est propre, calme, modeste, sans point saillant. À l'image du pays en fait... Sieste au bord de l'eau, soleil et bruits d'oiseaux dans ce point apriori le plus touristique du pays.

Le transfert vers Montevideo me permet tout juste de croiser un village aux blasons germaniques et des champs, des champs... La vieille ville de la capitale ne parviendra pas à modifier cette impression : totalement vide un vendredi soir, quelques bars avec un peu d'activité, trouvés à force de tourner dans le secteur... Wouhou... (Bon apriori, l'action nocture est plutôt dans un quartier chic au bord de la mer..)

Le lendemain, location de vélo pour faire la Rambla le long de la côte, jusqu'à la pointe de Trouville (eh oui)... ouais... ville sans grand intérêt, disparate, aux constructions un peu décaties et très hétérogènes. Il est temps de prendre l'avion pour Sao Paulo pour se remettre au travail !
Centre Ville

La Rambla
De la viande à foison !

9/14/2012

3 days in Buenos Aires


Après mon transit paraguayen et une longue nuit de bus, me voici presque frais et dispo pour explorer Buenos Aires pendant 3 jours. Pour une fois, j'avais prévu le coup à temps et devait enfin essayer le couch surfing côté squatteur.
En attendant de ses nouvelles pour me poser, me voici donc en train de faire le centre ville, tout en cherchant le WiFi ouvert au cas où (McDo est alors bien utile).
Petit tour sur l'avenue la plus large du monde (16 voies) avec une dédicace cubanesque à Evita

Le centre ville est pas hyper sexy, semblable à  nos rues européennes, mais en moins bien entretenu. Après avoir erré dans les principales rues commerçantes, me voici à la place de Mai, avec le palais présidentiel de la Casa Rosada. Le jeudi, il s'y est déroulé pas moins de 4 manifs : mères de la Place de Mai, des soldats à propos des Malouines, des employés d'une banque locale et une énorme manifestation contre la corruption et la violence (thèmes fédérateurs s'il en est...)

Sans nouvelles de mon hébergeuse, je pars vers le plus chic quartier de Palermo, qui mêle maisons coloniales et blocs de bétons, cafés/restaurants et boutiques à la mode.
L'occasion de se faire un bon resto, avec vin argentin et grosse pièce de viande (la photo est un peu sombre, non ce n'est pas un étron).
Le lendemain, shopping à Palermo en visitant le quartier (en rose, ce que j'appelle des blocs de béton) 
puis ballade au cimetière de la Recoleta, le Père Lachaise local, ainsi qu'un petit tour au terrain de polo local. L'occasion de croiser quelques dogsitters bien encombrés !
Le soir, j'échoue du côté de San Telmo, le quartier antiquaires/bobo/touristique, qui n'a rien d'exceptionnel je trouve. Encore un point de vue européen trop blasé, mais bon... 
On y danse le tango sur la petite place. Mais aussi dans les artères commerçantes du centre ville comme sur ma photo !

 Dernier jour : quartier (pauvre) de la Boca et son Caminito (trop) court, 
(très) touristique et évidemment (très) coloré...
 ainsi que Puerto Madero, les docks attenant au centre ville et récemment rénovés, dans l'esprit des Docks de Londres (architecture & restaurants chers). Un coin très sympa au coucher de soleil, et aussi pour respirer les "bons airs", enfin...



9/11/2012

12h de Paraguay

Je ne peux pas dire "j'ai fait" le Paraguay vu le temps où j'y suis resté... Mais j'ai tout de même casé un site Unesco, 5h de route et une ville, Ciudad del Este. Vu qu'il n'y a rien de très marquant dans ce pays (le Chaco, la capitale et ses alentours coloniaux, barrages), c'est déjà une bonne partie de faite !
Ciudad del Este : tout tourne autour du commerce, électronique et chinoiseries (vêtements, bazar...) dont viennent se gaver les Brésiliens.
C'est moche, sale et peuplé, mais c'est une expérience !
Passage de la frontière, croisement de 2 fleuves

La suite du voyage montre clairement qu'on descend de niveau économique : un bus à l'odeur de chien mouillé (dédicace aux passagers automobiles demeul), alternant avec les brochettes proposées par les vendeurs ambulants. Ils sont présents à chaque arrêt, montent tous à bord. Assez relou au final.
Autre indice subtil de développement d'un pays : quand le car ne s'arrête pas  uniquement là où il est prévu qu'il s'arrête. Ça n'a l'air de rien, mais ça ralentit énormément les liaisons (+4h pour 200km sur une route ok, plate et droite).












Les paysages traversés étaient agricoles, semblables à Normandie : très propres, avec des machines agricoles, gentiment vallonnés, vert jaune rouge et avec des parcelles de forêt locale (plus wild que par chez nous du coup).



De temps en temps, des maisons en carton sur le bord de route : la pauvreté est bien là, et j'imagine que le paysage d'agriculture mecanisée est propriété de latifundios.
Au milieu de tout ça, une ville avec Sie Sind Wilkommen écrit en grand à l'entrée et surtout des "réductions" jésuites, villages fondés par les jésuites pour "civiliser" les indiens Guaranis. Ça a très bien marché jusqu'à ce que les Espagnols cèdent aux Portugais ce coin de terre. Cf le film Mission ou Wikipedia pour plus d'infos.
Il reste quelques ruines sur un site calme et déserté... J'étais absolument seul !
Ah, et il pleuvait aussi... Mais ça ils n'y peuvent rien !


9/08/2012

Sampa : Zempa trop

Bon... Sao Paulo... la ville apriori la moins touristique du Brésil : pas la mer, pas de batiments coloniaux, traffic, accumulation de buildings moches et une 20aine de millions de pékins dont certains faisant leur shopping en hélico.
 Ca ne donne pas trop envie, même si le guide que j'ai (pro Sao et anti Rio) affirme que si Rio est belle vue de loin et moche de près, Sao Paulo est moche de loin et géniale de près (il n'ira pas jusqu'à dire que c'est beau, faut pas déconner).

Si je suis parti là bas, c'est aussi dans l'espoir d'arriver à bosser sur l'écriture de mon projet sérieusement, après un mois à courir le Brésil (pour faire des essais de caméra, rien de plus :). Moins de tentations d'escapades, mais aussi un point de chute qui permet de se sentir un peu chez soi, chez le frère de ma belle soeur, prof & chercheur en maths à l'Université de Sao Paulo (coucou Henri).

Après un premier jour désastreux pour me reposer (froid, un peu de pluie, forêt de buildings), une deuxième journée bof (centre ville sale et d'intérêt touristique très relatif, mais soleil et quelques paysages urbains notables - graffiti ou Le Corbusier) et une 3ème assez paisible (parc Ibirapuera et ses quelques musées+vrai travail), ce sont finalement les soirées qui sauvent Sao Paulo.
De mon ressenti, le paysage urbain ici est soit ces fameux buildings un peu dégueus, parfois en décrépitude, toujours taggés à la locale (pixaçao), soit des blocs de béton propres et bien alignés avec parking devant, comme on voit beaucoup aux US ou au Mexique, dans les quartiers chics. Avec quelques arbres et des boutiques, ça devient Cidade Jardim. Mouais.
Heureusement, il reste 2-3 quartiers dans ce que j'ai vu qui garde un taux respectable de maisons (coloniales ou design), saupoudrés d'immeubles et de cafés (Pinheiros, Vila Madalena). Déjà plus vivable pour mes critères...
la gangrène (ou l'art?) de la pixaçao





 Immeuble Copan de Le Corbusier
San Paolo  en plein effort de verdure
Parc Ibirapuera, théâtre by Le Corbusier (feat. Cou)

Paulista, la grande avenue NY style

9/02/2012

Les Chutes d'Iguaçu

Si j'ai succombé (encore une fois) au démon du voyage, c'est principalement car je ne pouvais pas passer à côté d'Iguaçu... et de là faire un petit tour Paraguay/Argentine/Uruguay...

Voici donc quelques vidéos du coin (uniquement côté argentin). Je n'avais qu'un jour à y consacrer et il ne faisait pas vraiment beau... 
Sur la carten il y a donc l'ile San Martin au milieu, qui coupe la gorge du diable en haut à gauche et la grande série de chutes en haut à droite. Cette série apparaît 2 x dans mes vidéos, une fois depuis l'île, une fois depuis le sentier jaune.
Il me manque donc la vue globale du côté brésilien, ce qui empêche de se sentir totalement emporté par le paysage. Cela dit, les différentes sections prises individuellement sont tout de même impressionnantes !
La Gorge du Diable (et au fond le côté brésilien)

la série de chutes depuis l'île San Martin
la série des chutes vue depuis le sentier jaune

Rio de Janvier, Bernard Lavilliers...

Les nuages ayant daigné nous laisser tranquille, nous sommes enfin parti à l'assaut des plages, avec quelques fêtes et matchs de foot pour compléter la carte postale.

Corps bronzés, corps refaits, exercices physiques et sports de plage : la panoplie du Carioca en mode "endless summer" était là : Copacabana en croissant, Arpoador la surfeuse avec une pointe de rochers idéale pour le coucher de soleil et les rectilignes et soi-disant chics Ipanema et Leblon. De notre expérience, les corps n'étaient pas plus riches, ce sont plutôt les boutiques dans les rues adjacentes et le prix de l'immobilier qui changent...





Nous avions une impression de sécurité totale et tout le monde confirme que Rio s'améliore beaucoup. Il faut certes rester sur ces gardes, mais on ne soupçonnerait pas ce risque avec notre vécu. Par ailleurs, nous avons fait le choix de changer d'hostel, en passant de Sta Teresa à Ipanema : d'un coin tranquille avec vue, on est passé à l'usine américaine 2x plus chère. Ca ne vaut pas vraiment le coup donc !

Une fois le bronzage effectué, petit tour au Corco pour Damien donc...







et virée à Urca, quartier situé en contrebas du Pão de Azucar. C'est entre le Centre/Flamengo/Botafogo et les plages, et en même temps très calme. Un vrai petit village avec de belles maisons, des plages et une vue sur Rio... Nice !



Rio, c'est aussi la fête, et pas que pendant le Carnaval.

Soirée Forro le mardi dans le Centre, match de foot au Stadio Olympico (le Maracana est fermé pour travaux)


et soirées à Lapa, juste en dessous de notre hostel.

Lapa, un quartier qui craignait totalement il y a quelques années et qui devient désormais le centre de la vie nocture alternative à Rio. Tous les vendredis, les rues sont bloquées et la foule envahit le quartier, alternant entre bars et concerts live pour danser samba, forro ou pagode.. Attention aux travestis toutefois, qui peuvent devenir un peu trop entreprenants en fin de nuit...